LA LOI ÉCONOMIE CIRCULAIRE DÉFINITIVEMENT ADOPTÉE

A la suite de l’Assemblée nationale, le Sénat a voté le texte du projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et pour une économie circulaire. –

Après l’Assemblée nationale le 21 janvier, le Sénat a voté en faveur du texte à l’unanimité (moins une abstention). Le texte est conforme au compromis trouvé en Commission mixte paritaire le 8 janvier. Il transpose plusieurs textes européens, dont la fameuse directive SUP sur les plastiques à usage unique, vise les 100 % de plastiques recyclés d’ici à 2025, la réduction de moitié d’ici à 2030 du nombre de bouteilles en plastique non-réutilisables mises sur le marché ou encore la fin des emballages plastique à usage unique d’ici à 2040. Il interdit également de nombreux objets en plastique à usage unique. Mais, comme le relève le rapport « Plastic promises » récemment publié au Royaume-Uni certaines alternatives au plastique, adoptées sans étude d’impact et sous la pression des consommateurs, peuvent s’avérer plus nocives à long terme.

Hiérarchiser les questions

Même le président de la République l’a souligné le 10 janvier devant la convention citoyenne sur le climat : « Il faut hiérarchiser les questions et prendre les bonnes décisions. Pour chaque mesure, bien évaluer les impacts directs et indirects? », a-t-il affirmé, redonnant peut-être un peu d’espoir aux nombreux professionnels qui plaident pour davantage de rationalité face au règne actuel du dogmatisme et de la réaction purement émotionnelle. « Des dizaines de milliers de citoyens travaillent dans l’industrie plastique. On ne peut pas leur dire, du jour au lendemain, votre travail n’existe plus  ! Mais surtout, il faut des substituts écologiquement mieux-disants. Remplacer toutes les bouteilles en plastique par du carton, dont le bilan écologique est moins bon, ne serait pas une bonne idée… », a continué Emmanuel Macron. Bref, avant d’interdire un produit, il faut s’assurer de façon rigoureuse, via la méthode d’évaluation normalisée de l’analyse du cycle de vie (ACV, pour les intimes), que le remède n’est pas pire que le mal… Souhaitons donc que ce principe sous-tende la future stratégie nationale « pour la réduction, la réutilisation, le réemploi et le recyclage » qui, en concertation avec les « filières industrielles concernées » indique la loi, jalonnera cette « fin » des emballages plastique à usage unique d’ici à 2040.

Tiziano Polito  EM Extrait 31/01/2020 à 11h47